Patrimoine
Église Saint Marcel
L’église a été construite par Les Templiers à la fin du quinzième siècle. Elle ne se composait alors que du sanctuaire et du chœur. Elle renferme, dans le chœur et le transept, qui ont conservé intacte leur ancienne architecture, des détails d’un remarquable intérêt.
Le chœur, terminé par une abside semi-hexagonale, est éclairé par trois fenêtres géminées de forme ogivale, ayant à peu près un mètre de large sur deux mètres de hauteur.
Les nervures des voûtes se prolongent pour former les colonnes, sans interposition de chapiteaux ni de tailloirs.
Dans le chœur, ces nervures se découpent, de manière à former un faisceau de cinq colonnettes.
Aux clefs de voûte on trouve cinq fois le blason de la famille de Heu : coquille de sable sur champ de gueules.
Le transept comprend une travée avec voûte étoilée entre deux travées à voûtes croisées. Les branches du transept sont éclairées par deux grandes fenêtres de même forme, d’un mètre trente sur deux mètres cinquante environ.
L’église a été restaurée et agrandie en 1857.
On lui a élevé, sur la place, une nouvelle façade ornée d’un portail que décorent des crochets et des pyramides, et que surmonte une rosace élégante.
La grande nef est surmontée d’une voûte en ogive moderne, supportée par des piliers carrés sans chapiteaux ; les collatéraux n’ont qu’un plafond plat.
Ce qui constitue la véritable richesse de l’église d’Ennery, ce sont les admirables vitraux qui décorent les fenêtres du chœur et du bras gauche du transept. Ces vitraux (datés de 1548) sont du grand peintre-verrier Valentin Bousch et ont été classés au répertoire des Monuments historiques le 18 novembre 1970.
En 2008, la commune a fait réaliser et installer un orgue dans l’église qui en était dépourvu. Lire à ce propos le livre de l’abbé Jean Nowacki « Ennery – Histoire d’un village et de son Eglise » (en vente en mairie).
Saint-Marcel
© Olivier LIEVIN
La Belle-Croix
Cet édifice se compose d’une voûte en croisée d’ogive appuyée contre quatre contreforts angulaires, et dont les nervures, se coupant à angle droit, se prolongent, sans tailloirs ni chapiteaux, jusqu’à une base octogonale reposant sur le sol dans chacun des angles de la petite chapelle.
Sur chacune des quatre faces est ouverte une large ogive de 2m50 de large sur environ 3m80 de haut. Un mur à hauteur d’appui fermait ces ogives sur 3 côtés. Deux rosaces, d’un charmant dessin, décorent deux faces opposées. Les contreforts sont à deux étages et se terminent par un pignon élancé, dans la partie duquel se dessinent deux crochets en relief. En dessous est gravée d’une part l’écusson des de HEU et, d’autre part, la date de 1462.
La croix, renversée pendant la Révolution, a été rétablie au début du 20ème siècle.
En 1921 l’édifice fut classé au répertoire des monuments historiques de France.
Durant la seconde guerre mondiale la croix fut enlevée pour être mise en sécurité dans une maison mais elle ne fut jamais retrouvée.
C’est en 1976 que des jeunes du village redonnèrent un peu de vie à cet édifice. Les quêtes faites aux messes dominicales permirent de racheter une nouvelle croix. Un Christ de bronze fut offert par un habitant du village pour être fixé sur la croix.
En 1978 le doublement de la route départementale rend obligatoire le déplacement de l’édifice. Il est réédifié à 48 mètres de son ancien emplacement. Un cartouche gravé dans la pierre indique la direction et la distance de l’ancien emplacement.
Le château
Il a été construit en 990 par les Templiers et fortifié vers 1325 par les seigneurs De Heu. Il ne faut considérer le château d’Ennery que comme la citadelle d’une place forte. Le village, en effet, était revêtu d’un caractère défensif. Il était entouré d’une solide muraille, qui ne s’ouvrait qu’à deux endroits opposés, la « porte haute » et la « porte basse ».
Le château, de forme presque carrée, était établi dans la partie la plus élevée du village et formait un bâtiment massif, défendu par quatre tours d’angle et entouré d’un large fossé. Un pont-levis conduisait de la plate-forme dans un deuxième réduit, également entouré de fossés et où s’élevaient les bâtiments des communs et les logements occupés par les défenseurs. En face de la porte d’entrée, un deuxième pont-levis reliait la fortification au village.
On comprend pourquoi le château d’Ennery a figuré parmi les meilleures places fortes du pays messin. Si la garnison était sur ses gardes, il n’était possible de s’en emparer qu’au moyen de l’artillerie, dont l’emploi était plutôt rare. De fait, le château ne fut jamais pris que par des armées munies de bouches à feu ou par trahison.
En 1552, un peu avant l’arrivée de Charles Quint, les Seigneurs de Metz allèrent attendre à Ennery le Duc de Guise.
En 1667, une ordonnance royale qui confère le titre de commandant du château d’Ennery au sieur Berot, montre qu’Ennery, au dix-septième siècle, était passée à l’état de forteresse classée en raison de l’importance de ses fossés et de la solidité de ses remparts.
Le château fut rénové à maintes reprises mais ces restaurations l’avaient déparé. Un incendie le ravagea en 1945. Le toit de la bâtisse s’est effondré en 1960 lorsqu’un avion passa le mur du son. Propriété privée, il n’est plus aujourd’hui qu’à l’état de ruines.
La Mairie
Construite en 1604, elle était à l’origine un presbytère. On peut encore lire de nos jours, au dessus de la porte d’entrée, une devise religieuse : « Gardons la loi du Seigneur notre Dieu et nos forces renaîtront ». En 1793, le presbytère est confisqué par la Révolution et transformé en exploitation agricole. En 1928, Jules Barbé, déjà locataire des lieux depuis 1909, rachète l’exploitation. En 1986, ses héritiers décident de vendre la ferme à la commune qui veut y installer la nouvelle mairie. L’inauguration a eu lieu le 5 février 1989 et une salle de la mairie porte le nom de « salle Jules Barbé ».
La Tour de Heu
Elle est le seul vestige de l’ancienne muraille qui entourait le vieux village. Elle servait de tour de garde et faisait partie du système défensif du château. Elle a été restaurée en 1997.